2 décembre 2025
23 décembre 2025
Mon intérêt pour le vivant a été le point de départ. Dans le vin, cette notion prend une dimension encore plus holistique : les sols, la vigne en tant que plante pérenne, le climat, les hommes… tout est lié. Et puis il y a la part culturelle et historique du vin, qui m’a toujours fascinée.
Je viens d’un environnement familial marqué par le respect de l’artisanat d’art, mon père était éditeur spécialisé dans les métiers d’autrefois et le compagnonnage. Cela m’a transmis une grande sensibilité au geste, au savoir-faire, à la rigueur.
Enfin, le vin réunit nature, culture et expression des sens. C’est un univers qui engage autant l’intellect que la sensibilité artistique et même spirituelle.
Oui, mon expérience chez Artémis Domaines, au Château Latour notamment. J’y ai découvert une véritable culture de la précision et du temps long.
Et puis mes rencontres en Bourgogne ont été déterminantes, notamment grâce à Pierre Masson, consultant en biodynamie. J’y ai côtoyé de grands vignerons reconnus dans cette approche. Ils m’ont transmis l’humilité, le goût de l’expérimentation, et la culture du doute, trois piliers essentiels pour progresser dans ce métier.
La force de son terroir, d’abord. Le Château La Garde possède une mosaïque géologique remarquable : un vignoble d’un seul tenant qui réunit les sols emblématiques des deux rives bordelaises.
On y trouve un plateau calcaire et argilo-calcaire, idéal pour le merlot et le cabernet franc, ainsi qu’un plateau de graves profondes où le cabernet-sauvignon exprime toute sa complexité.
Et puis il y a le chai, conçu pour une parcellisation des vinifications très poussée, au service de la pureté.
Enfin, la dynamique Dourthe m’a immédiatement parlé : investir, structurer, viser haut.
Je parlerais d’une élégance graphique. Les vins se distinguent par leur verticalité, leur éclat, la finesse de leurs tannins.
Immersive. Harmonique. Sincère.
J’essaie d’abord de donner une vision claire : expliquer pourquoi on fait les choses.
Nous organisons des réunions transversales régulières, nous partageons les pratiques entre propriétés et nous valorisons la contribution de chacun.
Et surtout, nous faisons de l’expérimentation un état d’esprit commun, pas un risque. Le doute est une force lorsqu’il sert la précision.
Tôt le matin, lorsque la brume se lève sur les graves et que la propriété est encore silencieuse. C’est un moment suspendu où l’on ressent pleinement la respiration du lieu.
Ma première dégustation d’assemblage à La Garde, sur le millésime 2024. Il y a eu un déclic immédiat sur l’ADN du lieu. Je me suis dit : voilà, c’est ici.